mardi 30 juillet 2013

Chihayafuru



Série animée, écrite par Naoya Takayama
D’après le manga de Yuki Suetsugu


Chihayafuru raconte l’histoire de Chihaya Ayase, qui souhaite devenir « reine » du karuta (plus haut grade dans cette activité). Pour ce faire, elle doit créer une petite équipe, et gagner des tournois, tout en jonglant avec la vie et les envies de ses proches.

C’est donc avant tout une histoire de compétition.

Le karuta est un jeu de cartes japonais.

Je me dois de décrire la façon dont on y joue, avant de pointer ce qui me semble intéressant dans la série.

C’est un jeu de mémoire.
Les adversaires tirent 50 cartes des 100 du jeu, et se les répartissent 25/25. Ces cartes contiennent la deuxième partie d’une compilation de poèmes.
La répartition faite, les joueurs attendent qu’un lecteur se mette à lire la première partie d’un poème, et ils doivent prendre la carte qui correspond sur le jeu le plus vite possible.
Le vainqueur est le premier à ne plus avoir de carte devant lui.

C’est un jeu restreint au Japon, quoi que depuis la série, il semble qu’il commence à s’exporter…




Je suis très mitigé. À la fois car c’est une bonne série, mais aussi une série japonaise.

D’une part, c’est une bonne série feuilletonnante, très bien écrite. On s’accroche aux personnages, et aux thématiques universelles qui sont développées dans la série. Le choix du karuta est aussi très bien pensé, puisque c’est considéré à la fois comme un jeu et un sport. Jeu traditionnellement joué au Nouvel An, sport parce qu’il appelle de la mémoire, de la réactivité, et qu’il existe des compétitions. Au final, c’est une activité qui fait autant appel à l’esprit qu’au corps.

D’autre part, je dirais que c’est une série japonaise. C’est d’un point de vue plus large que je vais donc aborder, prenant cette série comme exemple, avant de revenir sur les spécificités de cette série.
Tout d’abord, je n’ai rien contre la production audiovisuelle japonaise. Mais à force d’en voir, on voit revenir des thématiques précises, avec un traitement qui est propre à ce pays. On voit aussi, à un autre niveau, comment sont écrit, comment sont amenés les éléments, presque à chaque fois. C’est à la fois ce qui fait le charme de ses séries japonaises (animées ou non) et qui, d’un autre côté, rend cette production « attendue ».
Ainsi, Chihayafuru fait appel à des thématiques trop vues à mon sens, dans le traitement qui y est apporté : il y a le dépassement de soi, l’importance de l’équipe, la question de l’amitié, l’importance de la compétition, la question du bouc émissaire, couplé à celle de l’ijime (intimidation), etc. Ces thématiques sont toujours traitées de la même manière, avec la même finalité.

Ceci n’enlève rien à la pétulance de Chihaya Ayase, et à la vie qui sort de cette série, que je vous recommande.



Là-dessus, je remarque deux choses que je tiens à vous faire partager :
-         L’épisode 16 ne sert à rien et reprend pour l’essentiel des animations qui ont déjà servi. C’est du remplissage.
-         Dans les épisodes 23 et 24 (d’une première saison qui en compte 25), les héros sont totalement passifs, rivés devant la télé, en train de regarder une compétition de karuta. Je trouve qu’il y a une beauté à faire un cliffhanger de trois épisodes pour faire attendre la saison 2… Là-dessus, le scénariste présente les compétiteurs pour pouvoir créer une dramaturgie au sein du combat. Cette présentation met en exergue ce qui permet aux gagnants de gagner, et qui n’est autre qu’une radicalisation des thèmes propre à cette série :
o   L’amour du jeu est-il l’amour du sport ?
o   Faut-il persévérer à jouer où se mettre à travailler ?
o   Comment apprécier les cartes ? Par la poésie qu’elles contiennent, par leur histoire, par les syllabes (cartes à 1, 2 ou 3 syllabes), par la tradition, par l’analyse statistique, par le souvenir de quelqu’un, etc. ?

Ce sont en grande partie ces dernières thématiques qui m'ont accroché à cet anime.



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