Série animée, écrite par Naoya Takayama
D’après le manga de Yuki Suetsugu
Chihayafuru
raconte l’histoire de Chihaya Ayase, qui souhaite devenir « reine »
du karuta (plus haut grade dans cette
activité). Pour ce faire, elle doit créer une petite équipe, et gagner des tournois,
tout en jonglant avec la vie et les envies de ses proches.
C’est donc avant tout une histoire de compétition.
Le karuta est un jeu de cartes japonais.
Je me dois de décrire la façon dont on y joue, avant de
pointer ce qui me semble intéressant dans la série.
C’est un jeu de mémoire.
Les adversaires tirent 50 cartes des 100 du jeu, et se les
répartissent 25/25. Ces cartes contiennent la deuxième partie d’une compilation
de poèmes.
La répartition faite, les joueurs attendent qu’un lecteur se
mette à lire la première partie d’un poème, et ils doivent prendre la carte qui
correspond sur le jeu le plus vite possible.
Le vainqueur est le premier à ne plus avoir de carte devant
lui.
C’est un jeu restreint au Japon, quoi que depuis la série,
il semble qu’il commence à s’exporter…
Je suis très mitigé. À la fois car c’est une bonne série,
mais aussi une série japonaise.
D’une part, c’est une bonne série feuilletonnante, très bien
écrite. On s’accroche aux personnages, et aux thématiques universelles qui sont
développées dans la série. Le choix du karuta
est aussi très bien pensé, puisque c’est considéré à la fois comme un jeu et un
sport. Jeu traditionnellement joué au Nouvel An, sport parce qu’il appelle de
la mémoire, de la réactivité, et qu’il existe des compétitions. Au final, c’est
une activité qui fait autant appel à l’esprit qu’au corps.
D’autre part, je dirais que c’est une série japonaise. C’est
d’un point de vue plus large que je vais donc aborder, prenant cette série comme
exemple, avant de revenir sur les spécificités de cette série.
Tout d’abord, je n’ai rien contre la production audiovisuelle
japonaise. Mais à force d’en voir, on voit revenir des thématiques précises,
avec un traitement qui est propre à ce pays. On voit aussi, à un autre niveau, comment
sont écrit, comment sont amenés les éléments, presque à chaque fois. C’est à la
fois ce qui fait le charme de ses séries japonaises (animées ou non) et qui, d’un
autre côté, rend cette production « attendue ».
Ainsi, Chihayafuru
fait appel à des thématiques trop vues à mon sens, dans le traitement qui y est
apporté : il y a le dépassement de soi, l’importance de l’équipe, la question
de l’amitié, l’importance de la compétition, la question du bouc émissaire,
couplé à celle de l’ijime (intimidation),
etc. Ces thématiques sont toujours traitées de la même manière, avec la même
finalité.
Ceci n’enlève rien à la pétulance de Chihaya Ayase, et à la
vie qui sort de cette série, que je vous recommande.
Là-dessus, je remarque deux choses que je tiens à vous faire
partager :
-
L’épisode 16 ne sert à rien et reprend pour
l’essentiel des animations qui ont déjà servi. C’est du remplissage.
-
Dans les épisodes 23 et 24 (d’une première
saison qui en compte 25), les héros sont totalement passifs, rivés devant la
télé, en train de regarder une compétition de karuta. Je trouve qu’il y a une beauté à faire un cliffhanger de trois épisodes pour faire
attendre la saison 2… Là-dessus, le scénariste présente les compétiteurs
pour pouvoir créer une dramaturgie au sein du combat. Cette présentation met en
exergue ce qui permet aux gagnants de gagner, et qui n’est autre qu’une
radicalisation des thèmes propre à cette série :
o L’amour
du jeu est-il l’amour du sport ?
o Faut-il
persévérer à jouer où se mettre à travailler ?
o Comment
apprécier les cartes ? Par la poésie qu’elles contiennent, par leur histoire,
par les syllabes (cartes à 1, 2 ou 3 syllabes), par la tradition, par l’analyse
statistique, par le souvenir de quelqu’un, etc. ?
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