dimanche 24 février 2013

Seventh Heaven - L'heure suprême

Seventh Heaven - L'heure suprême



Réalisé par Frank Borzage
Sur un scénario de Benjamin Glazer
D'après la pièce éponyme d'Austin Strong

C'est un bon mélodrame, formidablement mis en scène. L'histoire d'un amour qui se crée entre deux personnes, Chico et Diane, tandis que Chico doit partir  l'armée, pour la guerre de 14.

Quelques thèmes ont un peu vieilli, voir ne sont plus d’actualité (en France en tout cas) : notamment le rapport à la religion. Le film est favori aux oscars de 1929.


avant goût de The Artist...

Mais il me semble que cette fiction arriva trop tôt. Les conventions hollywoodiennes de l’époque ont probablement joué sur l’écriture du scénario, qui, du coup, n’arrive pas à choisir le bon protagoniste. Les deux personnages principaux sont Chico et Diane, qui ne se connaissent pas au début du film, mais qui se rencontrent et entre qui un amour fort naît peu à peu. Seulement, Chico rêve, quand Diane est une femme battue par sa sœur. Entre les deux, mon empathie se dirige plus vers Diane que vers Chico. Elle vit aussi le plus de conflits dans le film : elle passe d’une sœur qui la bat à l’appartement d’un homme qu’elle ne connaît pas, et qui part ensuite pour la guerre alors qu’elle commence à l’aimer, puis elle se fait ouvertement draguer dans l'entreprise de construction de munitions où elle travaille. Tandis que Chico reste passif durant tout le film, sauf lorsqu’il la protège, par deux fois, au début.




L’intérêt me semble porté sur Diane. Ceci en fait un film fort puisque les héros de cette époque sont essentiellement masculins. Mais Diane ne va pas jusqu’au bout de là où elle pourrait aller (où on la ferait probablement aller de nos jours). De fait, elle devient passive à partir du moment où Chico la quitte pour la guerre. Des pointes d’activités lorsqu’elle se repaît en fouettant sa sœur, lorsqu’elle dit « non » au supérieur, mais sans cela, elle reste la femme à sa fenêtre qui attend le retour de son homme. Mais Chico, alors filmé, reste soldat parmi les soldats, donc passif.

Or, qu’y a-t-il de plus ennuyeux que de voir deux personnages passifs ne rien faire (ici pour leur amour) à l’écran ?




Le problème tient en la théorie du film : « l’amour ne connaît pas de frontières. » Il semble difficile de faire admettre une telle théorie si l’un et l’autre se retrouvent. Le truc ici est un rendez-vous, que donne Chico à Diane. Il pense à son amour pour elle à onze heures, tous les jours, où qu’il soit. Et Diane reçoit cet amour, où qu’elle soit, à onze heures précises.

Le scénariste n’a peut être pas pu (ou pas pensé pouvoir) donner un rôle plus fort, plus volontaire à Diane, où, soyons fou, elle irait le rejoindre par quelques moyens que ce soit sur le champ de bataille, comme Roxane dans Cyrano de Bergerac.

C’est un film de 1929, rappelons-le…




Hormis ce problème de scénario, ce film reste un beau film, formidablement interprété et mis en scène. Sur les cinq oscars pour lesquels le film a été nominé, Frank Borzage et l’actrice interprétant Diane, Janet Gaynor, ont été chacun récompensés d’une statuette. Si ce film vaut le détour, ça reste pour la réalisation et le jeu.

Une autre présentation, par Benjamin Merlet :



Enfin, si vous voulez voir le film, il est disponible sur Youtubes :



A bientôt !

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