Réalisé par Nikolaj Arcel
Sur un scénario de Rasmus
Heisterberg et Nikolaj Arcel
Basé sur le roman Prinsesse
af Blodet (Princesse de sang) de Bodil Steensen-Leth
Prix du meilleur scénario
au festival de Berlin
Tout d’abord, je trouve
que Royal Affair est un film
absolument génial.
Une princesse anglaise,
Caroline Matilde, est mariée au roi du Danemark, Christian VII, qui est un peu
dérangé – il vit avec une emphase immodérée. Cette princesse est venue au
Danemark avec une bibliothèque, contenant entre autre des ouvrages de Locke,
ouvrages censurés au Danemark. Le roi la fait tomber enceinte d’un fils. Caroline
Mathilde, maintenant reine, n’aime pas son mari.
Christian VII part faire
son tour d’Europe. Afin de retrouver les faveurs du roi, un groupe d’hommes
exilés de la cour arrivent à lui adjoindre un médecin, Struensee, libre
penseur. Caroline Mathilde remarque l’influence de ce dernier sur le roi, et
lui propose de faire passer leurs idées par le roi.
Or, le conseil d’état
était dirigé par le clergé. Sous l’impulsion de Struensee, le roi commence à
prendre plus de pouvoir, et va jusqu’à dissoudre se conseil, afin de mettre en
place, pratiquement, une dictature. Cette dictature permet à Caroline Mathilde
et à Struensee de faire passer les idées des lumières.
Mais la relation qu’entretiennent
la reine et le médecin du roi fait que cette dernière tombe à nouveau enceinte.
Tout s’accélère, car Caroline Mathilde est forcée de ce rapprocher de son mari
(et non plus de son médecin). Seulement, des informations passent, et la presse
commence à dire que l’enfant que porte Caroline n’est pas du roi mais de son
médecin.
Struensee est amené à
rétablir la censure de la presse. Mais cela ne suffit pas, et le clergé (et les
nobles qui ont eux aussi été floués dans l’affaire) arrivent à conduire le
peuple à faire trembler le pouvoir. Finalement, le roi signe un édit d’arrêt
pour son médecin, mais pas parce que ce
dernier a couché avec sa femme. Celui-ci est ensuite capturé. Le conseil
reprend ses droits, et annule les avancées de Struensee. Il finit exécuté. La
reine finit pour sa part sa vie au couvent, où, alors qu’elle sombre, cinq ans
plus tard, dans une maladie, elle écrit à ses enfants ce qu’il s’est passé à
cette période.
On vante, en France, un
triangle amoureux entre un roi, une reine, et le médecin du roi. Mais c’est
bien le coté politique qui est au centre du film. Le Danemark était le pays le
plus avancé d’Europe à suivre les idées des lumières, et Christian VII a même
reçu une lettre de Voltaire pour le féliciter.
Le sujet du film est bien
l’évolution puis la récession du Danemark dans les années 1770, et bien sur (c’est
moi qui interprète à présent) le lien avec notre monde actuel, où se profile
une époque où la religion reprend des forces.
Que dire de plus ?
Les images sont magnifiques, servies par une lumière extraordinaire. Les intérieurs
ont la beauté du Barry Lindon de
Stanley Kubrick.
Les 2h09 que dure le film
peuvent sembler longue, de prime abord, mais le film exige presque d’avoir un
rythme lent, et le plaisir des yeux en fait un vrai film de cinéma.
C’est donc un film, vous
l’aurez compris, que je vous conseille chaudement (sur grand écran, bien sur,
ça vaut l’investissement dans la place de cinéma) !
Voici donc enfin la bande
annonce française :
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